Protégé dès 1935, l’île d’Orléans constitue l’un des 13 sites patrimoniaux déclarés par le gouvernement du Québec, une reconnaissance de son importance en tant que paysage culturel façonné par son caractère insulaire et ses 400 ans d’activité agricole, et comme lieu de grande valeur symbolique et identitaire. En vertu de la refonte de la Loi sur le patrimoine culturel, le ministère de la Culture et des communications (MCCQ) remplacera le Plan de conservation existant par un cadre réglementaire afin de guider l’analyse et l’autorisation de projets d’aménagement et de construction à l’intérieur du site. Le mandat donné à ERA consistait à explorer comment une étude typo-morphologique de ce grand territoire pourrait appuyer l’élaboration du nouveau règlement pour ses différentes unités de paysage.

Dans un premier temps, l’équipe a fait une revue de la documentation disponible, afin de comprendre les principaux enjeux de conservation, l’application actuelle du cadre de protection et les objectifs visés par la mise en œuvre du nouveau règlement. La question de l’“intensité” des exigences du MCCQ par rapport aux divers secteurs, et de la visibilité des interventions depuis la voie publique et le fleuve Saint-Laurent ont notamment été discutées. Par la suite, le découpage du territoire en “secteurs” et “unités” de paysage a été développé à partir du découpage présenté dans le Plan de conservation, et l’identification d’unités de paysages et tronçons mis de l’avant dans des études antérieures. Il s’agissait notamment de valider le niveau de granularité souhaité pour ce découpage, et les critères de leur délimitation physique, en s’appuyant sur les échantillons retenus. Après cela, il a été question d’élaborer un gabarit de fiche synthétique d’analyse des secteurs et des unités de paysage, avec différents niveaux de précision pour leur caractérisation. Ces “critères” comprenaient les données de nature quantitative et qualitative qui devront être traduites en normes ou éléments discrétionnaires du règlement. Les fiches d’analyse ont été remplies pour les secteurs et unités de paysage échantillonnés, afin de valider les méthodes de cueillette d’information et d’analyse, et ont permis d’identifier des données manquantes et études complémentaires souhaitables, notamment. Finalement, en complément au développement des fiches, une analyse de l’organisation spatiale des parcelles et du cadre bâti représentatifs des 5 types de secteurs a également été développée, à l’aide d’une représentation isométrique des “typologies” récurrentes. Celle-ci offre un complément aux analyses des typologies architecturales résidentielles et agricoles existantes.

En conclusion, cette étude exploratoire permet de formuler des recommandations pour l’approche méthodologique de l’étude typomorphologique complète de l’île, en vue des étapes de découpage et de caractérisation.