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Entretien avec Brendan Stewart, consultant principal chez ERA

par Alessandro Tersigni

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Poursuivant ses efforts d’engagement dans le paysage de manière innovante, ERA accueille Brendan Stewart, collaborateur de longue date, en tant que consultant principal sur la pratique de l’architecture du paysage. Brendan apporte plusieurs années d’expérience dans le discours sur la relation entre le paysage et l’architecture dans les secteurs de la recherche universitaire, de l’industrie et des initiatives sans but lucratif.

Après avoir étudié auprès de Randy Hester à l’Université de Californie à Berkeley, Brendan s’est engagé dans de nombreux domaines relatifs à l’architecture du paysage, notamment à travers l’enseignement et la recherche en tant que professeur adjoint d’architecture du paysage à l’Université de Guelph, par la valorisation des stationnements de banlieue en fondant l’initiative plazaPOPs, un partenaire d’ERA, et par la réalisation de plusieurs autres projets de conception.

Pour en savoir plus sur son parcours, sa carrière et sa vision, Alessandro Tersigni, écrivain et chercheur chez ERA, s’est entretenu avec Brendan sur ce qu’est le paysage au XXIe siècle.

Alessandro Tersigni : Comment avez-vous été initié à l’architecture du paysage et comment cela vous a-t-il conduit là où vous êtes aujourd’hui ?

Brendan Stewart: En vérité, je ne suis tombé amoureux du paysage que lorsque je fus déjà intégré dans le domaine. J’avais une curiosité intellectuelle pour le paysage et je l’ai étudiée activement, mais une grande partie de mes intérêts actuels se sont développés pendant mes études supérieures. J’ai étudié à l’UC Berkeley, qui était une sorte de laboratoire en plein air, comme tous les endroits qui ont une histoire incroyablement riche dans la discipline du paysage. J’y suis allé spécifiquement parce que je m’intéressais au travail communautaire et aux facteurs sociaux, culturels et participatifs de la conception. Mais j’ai également développé un intérêt profond pour l’histoire de la conception et la compréhension de certains praticiens et de leurs approches. Tout cela m’a conduit à rejoindre ERA, comme vous pouvez l’imaginer. Chez ERA, on trouvait un réel sens de l’intérêt commun.

AT: L’architecture du paysage semble se développer et se sophistiquer de plus en plus. Au XXIe siècle, les gens ont tendance à en avoir au moins une compréhension générale. Comment voyez-vous cette transformation ?

BS: Je pense que l’architecture du paysage a le vent dans les voiles parce qu’à bien des égards, c’est le moyen le mieux adapté pour s’attaquer aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Les grandes questions sur l’écologie, la justice, l’équité, la densité, la pérennité et ce que signifie la création d’un espace public adapté à nos modes d’habitation y sont intégrées. On pourrait croire que je ne m’intéresse pas aux autres disciplines, mais c’est tout le contraire : elles me fascinent toutes, et la profession future sera transdisciplinaire. Ces défis se retrouvent à l’échelle systémique, que le paysage englobe de la manière la plus complète. C’est ce qui définit le paysage : il est dynamique et quadridimensionnel. Si l’on veut vraiment s’attaquer à ces grands problèmes, on en arrive inévitablement à se dire qu’il s’agit en fait d’un problème de paysage et qu’il nécessite donc une solution paysagère.

AT: Cette notion d’universalité est intéressante car, même si j’imagine que vos aménagements sont aussi divers que les projets eux-mêmes, les paysages doivent forcément avoir certaines qualités ou expériences qui soient particulièrement bien adaptées pour répondre aux différents enjeux.

BS: D’une part, je dirais que le paysage est quelque chose d’actif – mais, encore là, les bâtiments le sont aussi. De nombreux concepteurs considèrent l’esthétique paysagère non seulement comme une chose souhaitable à obtenir, mais aussi comme une forme de beauté qui s’évalue dans la performance. L’idée est que l’esthétique ne devrait pas se limiter à des critères visuels. Il s’agit de la manière dont nos expériences d’un environnement nous affectent, et comment ces effets qui agissent sur notre bien-être individuel et collectif, nos valeurs et toutes sortes d’autres facteurs sont importants et même cruciaux. La forme que prend le paysage, la manière dont il est aménagé et la façon dont il fonctionne entraînent donc des conséquences considérables sur les personnes et les communautés.

Ces idées sont d’ailleurs au cœur de la réconciliation avec les Premières Nations. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des endroits agréables à visiter, mais aussi d’avoir la possibilité d’accéder à d’autres modes de pensée. Une grande partie du travail de réconciliation doit se faire en dehors d’un engagement direct avec les populations et les communautés autochtones, ce qui n’est pas une idée nouvelle. Mais je suis très inspiré lorsque je suis exposé à des pratiques et à des modes de connaissance autochtones. Mon cerveau est constamment en ébullition et j’essaie de comprendre comment cela peut influencer le paysage et décoloniser notre façon de penser et d’en parler.

AT: Vous avez travaillé avec ERA à divers titres au fil des ans, aujourd’hui en tant que consultant principal. Dans quels aspects de la pratique d’ERA avez-vous le plus hâte de travailler à développer ?

BS: J’ai simplement hâte d’être dans la salle – il y a tellement de personnes intelligentes et intéressantes au sein de la firme. J’aime nager dans ces eaux. Je suis ravi de participer à des projets qui permettent de tester des idées. Tous les projets ne vont pas résoudre ou aborder toutes les questions, mais c’est amusant d’y participer activement. Dans la mesure du possible, il serait bon de renforcer les liens entre le travail que je fais à l’université de Guelph et celui d’ERA, et de créer un réseau entre eux. Il y a tellement d’outils de financement pour le faire.

AT: C’est passionnant ! La façon dont vous parlez de l’architecture du paysage s’apparente à de l’art. Pensez-vous qu’il soit pertinent de catégoriser les paysages ?

BS: Il y a un débat intéressant dans la sphère du paysage culturel, en particulier en Europe, sur la question de savoir si nous avons besoin du mot « culturel », car tous les paysages ne sont-ils pas culturels ? Dans notre contexte, je pense que des termes comme paysage culturel sont utiles pour mettre en avant les aspects invisibles ou intangibles des projets. Imaginons que vous assistiez à un concert et que vous partagiez cette expérience collective avec un groupe d’inconnus. Après coup, vous vous dites : « Wouah, où étions-nous ? C’était une expérience totalement différente, profondément humaine : Je me sentais tellement connecté à tout le monde ». Je suis inspiré par l’idée qu’en tant que designers, nous pouvons créer dans les paysages ce type d’espace liminal qui fait tomber les barrières et rend palpables nos connexions humaines. Pour l’instant, nous ne disposons pas de grands outils pour décrire cela. Je suppose qu’il s’agit de mieux mesurer la valeur qualitative de manière que les clients, les décideurs politiques et le public puissent la comprendre.

AT: Merci, Brendan. Nous nous réjouissons de travailler avec vous.

Vous pouvez joindre Brendan à l’adresse [email protected]

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