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ERA Architects

Histoires

Mise en valeur et accessibilité universelle du University College 

par ERA Architects

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Le University College est un joyau architectural du réputé et pittoresque campus de l’Université de Toronto. D’une certaine façon, il s’agit du cœur de l’université, et, lorsque l’on regarde vers le nord depuis la rue King’s College, on voit ce que Max Berg de chez ERA, appelle un «bâtiment qui pourrait figurer sur une carte postale» des années 1850.

On y trouve une bibliothèque, un musée, un laboratoire de chimie et diverses salles de classe. Le bâtiment a survécu à un incendie dans les années 1890 et a subi d’importantes rénovations dans les années 1970; des ailes y ont été ajoutées au fil du temps, et d’importants changements intérieurs et d’usage ont eu lieu tout au long de son histoire. Toutefois, le temps est venu, encore une fois, de réinventer le bâtiment, surtout en ce qui a trait à l’accessibilité universelle, tout en conservant son charme et son style.

«L’inaccessibilité est essentiellement inscrite dans l’ADN du bâtiment en raison des préoccupations de conception de l’époque », explique M. Berg, gestionnaire de projet chez ERA depuis 2012. « Ses voies de circulation sont sinueuses, et on y observe une sensibilité dans le traitement de la lumière, de l’obscurité et de l’ombre. Le bâtiment est conçu dans le style roman richardsonien à forte influence médiévale »

Selon M. Berg, bien qu’un ascenseur ait été installé dans les années 1960, de nos jours, une personne en fauteuil roulant devait emprunter un itinéraire long et contre-intuitif pour accéder à certaines parties du bâtiment. Il y avait donc des travaux majeurs à réaliser à l’intérieur, et une nouvelle cage d’ascenseur était nécessaire.

Compte tenu de l’importance historique du bâtiment, en collaboration avec Kohn Shnier Architects (KSA), ERA a fait appel à une équipe possédant de l’expertise dans plusieurs domaines afin de veiller à ce que les rénovations s’harmonisent au bâtiment existant, de l’étape de l’évaluation patrimoniale, à celle de la conception, jusqu’à l’exécution technique. Le University College a une longue tradition d’innovation, qui se reflète maintenant dans sa mise en valeur, en élargissant son programme pour répondre aux besoins contemporains des étudiants et des professeurs.

photo: doublespace photography

Voici cinq questions posées à Max Berg au sujet du processus d’ERA et de ce que les architectes au sein de l’équipe ont appris en cours de route. 

De quelle façon ce projet permet-il de préserver le patrimoine en plus d’adapter le bâtiment aux défis du XXIe siècle?

BERG: Primarily via the accessibility approach. The original building design featured an intentionally meandering circulation path, including many level changes accessed exclusively by stairs. Our approach was to treat accessible elements like sloped walkways and the new elevator tower as the primary mode of circulation for all users. In this way we were able to preserve the feeling of the original approach to circulation, while ensuring a much wider range of people are able to have this experience. 

One of the things about working with historic buildings is they’re not fixed in place, they’re always alive. In fact, for them to continue to survive and thrive, they need to change. It’s not about locking something into a permanent condition or form, but rather coming to the building with the appropriate amount of respect. Allowing that to inform your thinking, but also allowing the building to live over time. Within conservation practice, there’s preservation: making sure you preserve some important element. And then there’s rehabilitation, which says a building needs modern facilities to survive, and needs to meet accessibility standards to remain relevant — especially in a university building, and this particular building’s had a very long history of progressive ideals. So, it’s not about remaining static, it’s about approaching change with the right attitude and level of respect. 

Expliquez-nous comment la préservation architecturale et les nouvelles exigences en matière d’accessibilité universelle peuvent coexister dans un bâtiment comme celui-ci?

BERG: Une partie importante de la stratégie consistait à être contemporain dans notre conception, mais d’une manière qui pouvait aussi honorer le contexte dans lequel il s’inscrivait. L’une des stratégies clés consistait à reprendre les motifs des ornements en bois et en pierre sculptés des années 1800 et à trouver des façons de les réinterpréter dans la nouvelle construction. Plus particulièrement, le revêtement de la tour d’ascenseur a été inspiré par les motifs d’écailles et de plumes présents dans l’ensemble du bâtiment, notamment la célèbre sculpture de dragon qui orne l’extrémité de l’escalier est. De façon plus subtile, la différenciation des matériaux requise pour les exigences d’accessibilité universelle pour les rampes a également  repris des motifs en chevron présents dans la conception d’origine. Sur tout rampe et escalier de nos jours, on veut une indication visuelle, souvent par un changement de texture, pour indiquer que la rampe se termine. Souvent, c’est un genre de caoutchouc jaune. Notre façon de faire est tout simplement plus subtile, mais elle est tout de même très clairement visible. Vous ne le manquerez pas. C’est juste un peu plus raffiné.

Une autre chose à remarquer, c’est que les éléments associés à l’accessibilité universelle, comme les boutons-poussoirs, sont détachés des murs existants et installés sur des panneaux distincts. Souvent, dans ces situations, les gens fixent simplement ces éléments aux murs n’importe où, même sur  un beau panneau de bois sculpté. En les retirant du mur, on ajoute ce qui est nécessaire aujourd’hui, mais on les installe ailleurs que sur le tissu patrimonial. Ceci  permet  de laisser de la place pour l’ajout d’autres éléments d’accessibilité universelle dans l’avenir.

Pouvez-vous décrire le défi que représente l’installation d’un ascenseur dans un bâtiment construit en 1859?

BERG: Le plan initial consistait à installer l’ascenseur entièrement à l’intérieur de l’enveloppe du bâtiment, mais cette approche nécessitait un ascenseur plus lent et de plus faible capacité, qui serait également enfoui dans un escalier de secours datant de l’époque des rénovations des années 1970. Cet ascenseur aurait été un mode de circulation secondaire, ce qui allait à l’encontre de notre stratégie consistant à centrer la circulation universelle. L’emplacement que nous avons proposé pour l’ascenseur est situé juste à côté du volume de l’entrée centrale, ce qui nous a permis d’installer un ascenseur complet et a donné aux utilisateurs la possibilité de contempler les façades historiques et les panoramas sur la cour depuis les étages supérieurs. Le compromis était que l’ascenseur aurait été visible dans le quadrilatère historique. Nous l’avons considéré comme une occasion plus qu’une contrainte, à condition que la conception soit exécutée selon une norme de qualité semblable à celle du bâtiment adjacent.

Quelles ont été les surprises rencontrées dans le cadre des recherches? Est-il vrai qu’une partie de l’aménagement original du bâtiment a été rétablie?

BERG: En examinant des photos historiques, nous avons fait une découverte intéressante : pendant une période de l’histoire du bâtiment, il y avait une cheminée de briques associée à une centrale électrique, qui ne faisait pas partie du bâtiment d’origine et qui se trouvait à peu près à l’emplacement de notre tour d’ascenseur. Il y avait une étrange continuité dans le rétablissement d’un élément vertical important à cet endroit, où un autre avait déjà existé. C’est un rappel que les bâtiments évoluent constamment.

Au cours de la construction, nous avons fait une découverte intéressante lorsque nous avons ouvert le plafond en dôme de la salle capitulaire Croft en retrouvant intact un réseau très ancien de conduits de ventilation fabriqués en étain, qui utilise le plan circulaire de l’espace pour encourager la ventilation naturelle. Les conduits pourraient dater de l’époque où cet espace avait sa fonction initiale de laboratoire de chimie, quand le plafond en forme de dôme fonctionnait comme une hotte. Nous avons décidé de laisser cet élément intact dans le plafond pour que les générations futures puissent le redécouvrir.

Les deux salles qui abritaient la bibliothèque et le musée étaient dotées de mezzanines jusqu’à l’incendie des années 1890. Depuis, elles ont été réaménagées en  grandes salles ouvertes jusqu’en 2015, lorsque nous avons amorcé le projet. Nous avons reconstitué la mezzanine dans la salle de la bibliothèque, tout en laissant l’autre salle ouverte telle qu’elle l’était depuis l’incendie. Ainsi, les deux époques de l’histoire du bâtiment sont représentées. 

photo: doublespace photography

En quoi le projet était-il en concordance avec les compétences et les capacités propres à ERA?

BERG: Notre connaissance de la construction traditionnelle était cruciale dans la réalisation du projet, tout comme un bon esprit de collaboration. Le contexte exigeait que les interventions contemporaines soient soigneusement intégrées dans le bâtiment existant. En travaillant en tant qu’architectes chargés de projet en association avec nos partenaires de Kohn Shnier, nous avons pu assurer la continuité de la nouvelle intervention avec le bâtiment existant, à grande comme à petite échelle, et ce, tout au long du processus de conception et de construction.

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